Schéma
global
1)
Le combustible
a) Extraction
Les éléments nécessaires à la réaction de fusion D+6Li = 2 4He
+ Energie sont abondants dans la nature :
-D : 33
mg par litre d’eau
-Li :
0,17 mg par litre d’eau
Ces
derniers ne sont pas dangereux, en ce qui concerne le deutérium sa manipulation
est la même que celle l’hydrogène. Elle est donc bien maîtrisée. La fusion
diffère de par ses réactifs de la fission car l’uranium est dangereux
intrinsèquement.
b) Transport
D et Li sont des atomes non
radioactifs et se transportent au même titre que le fer ou l’eau « classique »
(avec du H et du O). Le transport est d’autant plus aisé que les quantités mises
en jeu sont faibles.
c) Stockage
Tout comme le transport, le stockage est aisé. Il est intéressant de noter que
si une bombe nucléaire explose au milieu des stocks de T et de D, l réaction du
fusion n’a pas lieu (le critère de Lawson n’est pas satisfait). La difficulté de
réaliser la réaction a une conséquence sur la sécurité passive d’un réacteur.
2)
La réaction
Le
point essentiel de la fusion nucléaire est que c’est une réaction
intrinsèquement sure. En effet, les conditions à remplir pour réaliser cette
réaction étant si drastiques que tout emballement est exclu.
Ce maintien est assuré lorsque n*T*τ > 5.1021 m-3.keV.s
-n : densité du plasma (de
l’ordre de 10-5 fois celle de l’air : 1020 particules.m-3)
-T : température du plasma (10
à 20 keV)
-τ : densité du plasma en
particules/m3
La faible
quantité de combustibles présents au sein du plasma étant très faibles (de
l’ordre du gramme) l’intégrité du réacteur ne peut pas être remis en cause car
l’énergie libérée est limitée.
cf la page sur le critère de
Lawson
3)
Les produits
a) Les déchets
Les déchets se résument aux éléments activés. (Les éléments constitutifs de la
paroi bombardés par les neutrons deviennent radioactifs). C’est pour cela que
les éléments de paroi sont choisis spécifiquement pour leur aptitude à s’activer
peu ou du moins à avoir une petite période radioactive.
Les
quantités de déchets sont du même ordre que ceux des centrales à fission
nucléaire, mais leur dangerosité est incommensurablement plus faible (la période
radioactive des éléments est bien inférieure)
b) La radioactivité
En
moyenne les doses reçues sont de 1 μSv/an ce qui est largement inférieur aux
normes admises. Pour être concrets, lorsque on monte en altitude (de 3 mètre),
on prend 1 μSv de plus.
S'il a fuite, les habitants proches du réacteur recevront 2,5 mSV, ce qui est
inférieur à la dose reçue lorsqu’on passe un scanner abdominal.
Le tritium possède une radiotoxicité faible (rayonnement bêta très faible : ne
traverse pas la peau) et une période radioactive de 12,3 années. (Période
biologique de 10 jours en cas d’exposition). C’est le radionucléide le moins
actif
Mais le D, au contact d’oxygène, forme de l’eau tritié qui est dangereuse. Et le
T diffuse très facilement.
La manipulation du tritium est bien maîtrisée (les centrales nucléaires
Canadiennes l’utilisent beaucoup).
Présentation de Tritium:
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T |
Découverte |
Rutherford (1934) |
Propriétés |
-Période radioactive de 12,35 ans (T = 3He + électron [5,7
keV]). Le rayonnement est peu énergétique (classe IV dans les normes de
l’UE)
-Période biologique de 10 jours
-Même propriétés physiques et chimiques que l’hydrogène (le fait que se
masse soit 3 au lieu de 1 n’a pas de grande incidence) |
Origine |
14N
+ n = 3 3He + T
14N + n = C + T |
Proportion |
1
T pour 1017 H |
Dangerosité |
-Grande perméabilité (taille inférieure à la maille cristalline des
aciers)
-Contamination interne dangereuse par le biais de l’eau tritiée |
Expérience |
Les industries utilisant du T le font avec précaution et sans incidents,
les centrales nucléaires Canadiennes en sont un exemple. |
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